|  DOSSIERS (Prière à Dieu)  Ce n'est donc plus aux hommes
         que je m'adresse ; c'est à toi, Dieu de tous les
         êtres, de tous les mondes et de tout les temps : s'il
         est permis à de faibles créatures perdues dans
         l'immensité, et imperceptibles au reste de l'univers,
         d'oser te demander quelque chose, à toi qui as tout
         donné, à toi dont les décrets sont
         immuables comme éternels, daigne regarder en
         pitié les erreurs attachées à notre
         nature ; que ces erreurs ne fassent point nos
         calamités. Tu ne nous as point donné un coeur
         pour nous haîr, et des mains pour nous égorger
         ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter
         le fardeau d'une vie pénible et passagère ;
         que les petites différences entre les vêtements qui
         couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages
         insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes
         nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions
         insensées, entre toutes nos conditions si
         disproportionnées à nos yeux, et si
         égales devant toi ; que toutes ces petites nuances
         qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient
         pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux
         qui allument des cierges en plein midi pour te
         célébrer supportent ceux qui se contentent de
         la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur
         robe d'une toile blanche pour dire qu'il faut t'aimer ne
         détestent pas ceux qui disent la même chose
         sous un manteau de laine noire ; qu'il soit égal de
         t'adorer dans un jargon formé d'une ancienne langue,
         ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l'habit est
         teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite
         parcelle d'un petit tas de la boue de ce monde, et qui
         possèdent quelques fragments arrondis d'un certain
         métal, jouissent sans orgueil de ce qu'ils appellent
         grandeur et richesse, et que les autres les voient sans
         envie : car tu sais qu'il n'y a dans ces vanités ni
         de quoi envier, ni de quoi s'enorgueillir. Opposé au clergé de l'époque et à toutes ses déviances, Voltaire a eu le génie de ne pas mélanger,comme on le fait souvent,FOI et RELIGIONS...Son esprit de tolérance et son opposition aux pouvoirs temporels de son pays, la Françe, furent mal compris à l'époque...Il a pourtant été l'hôte de dom Calmet et d'autres hommes de foi, politiques ceux-là, chez lesquels il s'est expatrié pour échapper à ceux dont il a dénoncé les abus!!! | 
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