| L’enfant du
         lac
         
          
         
         Aux confins de
         la vie de l’espace et du temps
         
          A ces
         heures magiques où tout est transparent
         
         
          Là tout au bout des songes un
         enfant est assis
         
          Son
         regard porte au loin bien au-delà d’ici
         
         
          
         
          
         
         Il est un lac
         fragile, dont l'eau se fait miroir
         
          Ses
         rives sont brumeuses et quand tombe le soir
         
         
          Dans un
         bruissement d’air on voit danser des fées
         
         
          Et le
         petit garçon regarde
         émerveillé
         
          
         
          
         
         Le lac alors
         s’agite et l’eau se fait profonde
         
          Et un
         visage d’homme se dessine sur l’onde
         
         
          Il
         ressemble à l’enfant comme goutte de pluie
         
         
          A goutte
         d’eau du lac… il est l’enfant vieilli.
         
         
          
         
          
         
         L'homme qu'il
         deviendra quand jours et semaines
         
          mois et
         longues années vers des contrées
         lointaines
         
          Auront
         portés l'enfant cet homme devenu,
         
         
          Auront
         porté l'enfant et puis l'auront perdu.
         
         
          
         
          
         
         Cet instant
         enchanté ne dure que le temps
         
         
         D’une
         étoile filante filant au firmament,
         
         
         Mais quel
         voyage alors pour l’enfant de l’étang,
         
         
         Que ce lien
         éphémère entre l’homme et
         l’enfant
         
          
         
          
         
         Puis les
         brumes du lac doucement s’évaporent,
         
         
         Des lueurs
         bleutées déjà disent
         l’aurore 
         
         Et l’enfant
         engourdi doucement se déploie 
         
         
         Se lève
         sans un mot, et rêveur il s’en va…  Régine
         Foucault  
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