| LES AMIS DE
         PIERROT
         
          
         
         QUELQUES RESONNANCES ( Suite ) 
         
          
         
         Tango jusqu'au petit jour
         
         
          
         
          
         
         Ce matin, 
         
          
         
         J'ai contemplé les remous noirs de
         mon café
         
         Et j'ai vu, au fond du monde, le sucre et le
         marc.
         
         Nostalgie, j'ai tourné et
         retourné la clef,
         
         La gorge serrée, pensant qu'il
         était tard.
         
          
         
          
         
         Ce matin, 
         
          
         
         Son arôme roussi, son teint
         abîmé, noyé,
         
         Me fit voir au miroitement de binocle
         doré
         
         Une ville, sa toiture blême et ses
         reflets amers.
         
         Je déambulais en plein milieu de
         Buenos-Aires.
         
          
         
          
         
         Ce matin, 
         
          
         
         Empruntant des ruelles d'aquarelle et de
         pastel,
         
         Me dirigeant vers l'océan, je
         traversais le Parana,
         
         Le Rio de la Plata et la banlieue sans
         embarras.
         
         J'atteins enfin les marais et la hutte de
         Gardel.
         
          
         
          
         
         Ce matin, 
         
          
         
         Dans la cohue d'un cénacle
         abrité de pénombre,
         
         En cette masure, les coryphées
         masqués, dissimulés,
         
         Aux pas dérobés et aux chants
         obscurs, se dévoilaient
         
         Car entre eux l'éclisse en complet
         blanc clivait l'ombre!
         
          
         
          
         
         Ce matin, 
         
          
         
         Ma vieille tasse, mon souffle et mon coeur
         ébréché,
         
         Tango, ils te chantent dans les entrelacs
         des cours d'eau.
         
         Mascarade tourbillonnante et grisante, lie
         caramélisée!
         
         Enfoui dans l'essaim, mon âme te
         décèle, doux anneau.
         
          
         
          
         
         Ce matin, 
         
          
         
         Bal glauque d'une mer ivre, la flamme te
         déchire et t'enivre,
         
         En cette morne saison, c'est pourtant la
         joie de vivre:
         
         Je retrouve et rejoindrai toujours au milieu
         de la foule
         
         Le soleil du petit jour, ses raies
         enracinées dans la houle.
         
          
         
          
         
         Ce matin, 
         
          
         
         Déjà haut sur la
         Pampa,
         
         Je le vénère, puis l'entends
         me dire
         
         ... Hamamélis... Mimosa... fuersa
         Forsythia
         
         Je note pour qu'il puisse me
         lire.
         
          
         
         Savra ©  * 
         
          
         
         Au clair soleil du p'tit jour,
         
         
         J'irai en calèch(e) te
         chercher
         
         Pour ton noir te faire oublier
         
         
         Avec un rose bouquet d'amour
         
         
          
         
         Et j'emmèn'rai ma
         jouvencelle
         
         En haut de ma vieille tour
         
         
         Et jusqu'à la tombée du
         jour,
         
         Pour y contempler les ruelles 
         
         
         Tout en pastels, en aquarelles!
         
         
          
         
         PIERFETZ © |